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Les lignes de désir : un été pour écrire

Deuxième semaine de l’atelier d’écriture proposé par François Bon pendant 10 semaine dont vous trouverez sur tiers livre les propositions d’écriture développées, avec exemple basé sur un texte d’auteur. Pour cette semaine, c’est à partir du Château de Franz Kafka, de Dire I/II de Danielle Collobert.

Je vais tenter de profiter de cet été et de ces ateliers pour travailler sur mes Lignes de désir. Voici mon deuxième texte :

Rendez-vous

L’importance des premières rencontres n’est plus à prouver, l’heure du rendez-vous qui approche, la tension monte, avec elle la peur de ne pas faire bonne impression, de ne pas être à la hauteur, donner de soi une image faussée, trompeuse, éloignée de la réalité. L’image que l’on a de soi. L’approche est tremblante, hésitante, le cœur battant plus fort, les joues s’empourprent, mains moites, gorge sèche, et notre voix s’envole en vrille dans les aigus à la moindre occasion. Découvrir un endroit pour la première fois ne déroge pas à la règle des rendez-vous. Si facile de se tromper, de s’égarer, de faire mauvaise route, rater la rencontre, ce qui est en jeu dans cette rencontre, aborder la ville du mauvais côté, le mauvais jour ou mal accompagné, car même si l’on peut toujours s’y retrouver, revenir une autre fois, la trace de notre première visite reste profondément marquée en nous, notre entrée en scène, le plan général de la ville, son dispositif, nos souvenirs dans cette révélation.

Il est toujours envisageable de faire machine arrière, de revenir sur ses pas, mais nous dissimulons très profondément en nous l’image de notre première exploration d’une ville, un repère difficile à effacer, parfois indélébile. Dans l’espace et dans le temps. Je n’imagine pas mon arrivée à Marseille autrement que sortant de la Gare Saint-Charles et le magnifique panorama sur la ville qui s’ouvre à nous dans la chaleur et l’éblouissante lumière de la Méditerranée, par l’envolée majestueuses des marches de son vertigineux escalier. J’entre dans Orléans en longeant la Loire, la seule fois où j’ai voulu l’aborder par la gare, je me suis perdu. Je ne le regrette pas, car j’ai ainsi découvert une autre ville, mais il m’a fallu du temps pour réussir à la rapprocher de la ville que je connaissais. La ville se construit en nous dans le plan qu’on échafaude en la parcourant, préméditant son approche, ou dans une totale improvisation, sans dessein préétabli, au hasard des rencontres, à la dérive.

Elle m’attend depuis longtemps déjà, peur qu’elle m’en veuille pour ce retard. Je lui dirais que j’ai été retenu, que j’ai perdu du temps en remontant le quai de Bourbon. Je presse le pas mais sans courir. Je la vois sagement assise sur son banc en bois, vêtue de sa longue robe de coton blanc, les mains posées l’une sur l’autre, dans le sens inverse de ses jambes croisées, la droite sur la gauche, l’harmonie de ces entrelacements dont j’admire à distance la perfection, la discrète sensualité. Je m’avance vers elle et voudrais lui sourire tout à la joie de la retrouver enfin. Si près d’elle, mais mon retard est tel, ses reproches seraient justifiés, sa présence me rassure cependant. Je poursuis mon approche hésitante sur les pavés disjoints. Elle perçoit sans doute de loin cette crainte qui se lit sur mon visage, la tension, toujours cette peur de mal faire. Pour m’ôter le moindre doute, son visage me sourit dans le même temps qu’elle se lève et se qu’elle se tourne vers moi, ravissante.

Avoir l’air d’avancer, le soleil épuisé d’ardeurs. Enfin à sa hauteur, je lui souris et lui prends les mains, entrelace les siennes, douces et fines, nos doigts se cherchent et paradent, les siens brassent les miens, et mes yeux dans ses yeux, nous nous regardons en face, nous nous étreignons. J’aimerais voyager pour communiquer mes impressions, pour découvrir encore plus loin, si sauvage et si beau, pleins de souvenirs. Je la serre dans mes bras, avec passion. Elle soupire « plus fort. » J’attrape son bras pour la serrer plus fort, encore plus fort, nos souffles lents, et la faire tourner autour de moi. Si doux les traces dont nous savons l’histoire sans voir les lieux, depuis notre enfance. Dans les parages. Notre étreinte, après m’avoir laissé plus étroitement à toi, paisible et craintif, tandis que pour ce qui pouvait toujours dans les limites les plus précises se réfugier en effet, accepter les yeux fermés, ne pas oublier dans la situation le combat mené, toujours son indépendance.

Appartement témoin

Le garçon de café se vantait de connaître l’appartement d’un habitant de l’île, dont il taisait le nom avec gourmandise, tout en laissant deviner par quelques indices discrets et savamment dosés, son identité. Il possédait, selon ses dires, un appartement dont la forme et la circulation reprenaient avec précision la disposition des quais, des places et des ruelles de l’Île Saint-Louis, où il travaillait depuis de longues années, au Saint Régis, rue Jean du Bellay. Un sourire aux lèvres, il commençait avec malice l’inventaire exhaustif du lieu avec une familiarité et un luxe de détails qui laissait penser qu’il connaissait bien le propriétaire ou qu’il inventait toute cette histoire. Vous entrez par le Pont-Marie, affirmait-il, si vous prenez le couloir à droite par le quai de Bourbon, vous remontez jusqu’à la chambre du propriétaire. Rue Boutarel, la chambre d’ami. La cuisine est située au centre de l’appartement, au croisement de la rue des Deux-Ponts et de la rue Saint-Louis-en l’Île.

L’Île Saint-Louis est urbanisée à partir du XVIIe siècle. En contrebas une lumière virait au gris, l’inventaire systématique. La voix de la guide touristique récitait ses propos comme une leçon apprise la veille. Entrelacs de petites rues étroites bordées de lierre et de feuillage, d’hôtels particuliers, dont le plus vieux est l’Hôtel du Jeu de Paume, l’île est traversée par une voie centrale particulièrement animée le week-end, la rue Saint-Louis-en-l’Île. Ces gens-là ne reculent devant rien, le plus beau ciel du soir ne dure qu’un instant avec la complicité du vent. Le quartier offre un mélange soigné de boutiques choisies, de marchés d’antiquités, dans une ambiance de petit village bourgeois très touristique. Façades fragiles, petits bars, Japonais graciles et gros lards. En été c’est ombre et cagnard, Baudelaire sombre et Mozart. Tous les cafés-restaurants de l’île Saint-Louis proposent les fameuses glaces Berthillon dont la boutique est installée au cœur de ses petites rues pavées.

Rue Saint-Louis en l’Île, y’a des portes sculptées en l’an mille à l’eau forte, mille et une nuits, orangers luisant sous la pluie de l’été, orchidées et fraises embaumées, cendres douces braises enchantées. L’église Saint-Louis-en-l’Île débutée en 1664 sur les plans de Louis Le Vau est de style baroque français. Pâte de lumière blanche, regards indiscrets à travers une succession de voiles puis d’écran. Son intérieur immaculé est ravivé par des teintes d’or. Le bruit derrière la vitre qui en général les dissuade, c’est d’ici chaque fois au-dessus de votre tête, quand on s’en va, fermeture automatique, coup de sifflet par quoi on sait, cela doit être gris ce qu’on voit côté voie, formes découpées. Les jardins de l’Île, les quais longeant la Seine, bercent l’ensemble d’une atmosphère d’un autre monde. Rue Saint-Louis en l’Île, au milieu de la ruche, pile au milieu, des hôtels parés, portails sourds, des quais astiqués pour l’amour. Il suffit de quelques minutes pour rejoindre Notre-Dame.

Petit maigre à moustache, blond à mèche et nez profilé, le garçon de café était curieux, passionné, dès qu’on lui parlait de l’île il devenait intarissable, connaissant toutes les histoires du lieu. Il vivait pourtant loin de là, à la Garennes-Colombes depuis son enfance. Quand on discutait avec lui il s’ouvrait à la confession, se livrait. Il collectionnait par exemple les noms improbables de gens qu’il avait pu servir au café et dont la consonance avait quelque chose de fictif qui lui plaisait : Pénélope Volatier, Phetsamone Morgeat, Blanche Lesueur, Diéné Bérété, Angella Allegrezza, Thalbert Bittencourt, Justin Noisette, Raoul Carton, Aleas Hasar, Zachery Scotto, Marius Biscuit, Tacita Dean, Pépin Mayette, Egaz Moniz, Alaïde Foppa, Misette Godard, Itamar Golan, Gojowy Detlef, Zsolt Harsanyi, Robert Hasz, Lazlo Szabo, Marius Ciboulet, Akoben Opus, Emmuska Orczy, Uri Orlev, Adama Ouane, Quentin Requiem, Anfos Tavas. Pour chacun il inventait des biographies aussi insolites que leur nom.

Les baisers

J’ai pris à la volée cette photographie d’un couple s’embrassant dans une voiture, je n’avais pas remarqué l’homme passant en arrière-plan sur le trottoir, plutôt si au moment de prendre la photo j’avais dû attendre qu’il s’éloigne et peut-être même avait-il remarqué mon manège, tentatives d’approches dérisoires autour du véhicule, et s’était-il retourné juste après ce cliché ? Aujourd’hui, j’ai l’impression de voir la silhouette de Denis Roche. Les quatre photographies se suivent mais ne se ressemblent pas, elles représentent un moment précis d’une journée, d’une longue déambulation dans les rues de Paris, les quais de l’île Saint-Louis, les abords de cette île. Pour la première fois j’ai réussi à ne prendre qu’une seule photo, non pour garder la trace de ces baisers, mais me souvenir de ce lent cheminement. Sur cette photographie d’ailleurs la trace est tangible, si l’on fait bien attention on peut découvrir mon ombre se profiler, discrète en bas du cliché, comme une humble signature.

La beauté n’est pas dans l’œil de celui qui regarde. Ce dont je me sers pour prendre distance avec l’image, voilà ce qui me fascine vraiment, hypnotisé par la distance qui n’est pas critique mais amoureuse. Je vois d’autant plus que je prends moins. C’est parfait vous allez voir, regardez-moi pour mieux voir. L’imaginaire est du côté du voir. Inutile d’essayer de délimiter les frontières entre vie privée et vie publique, la distinction entre regarder et être regardé. Cette touchante fraternité qu’à tout le monde on cachait, moins loin qu’on ne pensait la foule stupide. Il y a des choses qui sont permises aujourd’hui, dans des lieux déterminés, à des moments précis. Ce qui était intolérable et invisible, il y a encore quelques années, est devenu un standard de la visibilité. Vous n’avez jamais bougé d’ici, au garde à vous, chacun à sa place pour le moment. Donner à voir aux autres ce qui est censé, habituellement, rester caché dans l’espace de l’intime revient à traverser une frontière.

Le plus amusant dans cette série de photographies, c’est le parcours qui sépare ces quatre clichés : quatre lieux éloignés les uns des autres, situés pourtant dans le même quartier, le même secteur, la première photographie a été prise devant la bibliothèque de l’Arsenal, Rive droite donc, la seconde, sur l’île Saint-Louis, quai de Bourbon, au cœur de la capitale, la troisième, de l’autre côté de la Seine, rive gauche, Port Saint Bernard, dans le square Tino Rossi, plus connu pour son Musée de sculpture en plein air, enfin la dernière a été prise Port de la Tournelle, face à Notre-Dame, parcours formant un Z à l’envers sur la carte. La déception de se trouver loin d’un couple que l’on voudrait photographier est souvent, comme ici, adoucie par la plénitude d’un ensemble : et l’on s’aperçoit qu’on cherchait avant toutes choses de la matière vivante, de l’expression, de la chair, du visage, et c’est un paysage que l’on découvre, l’ombre des branches d’arbres qui sensuels, se font enlaçant.

Le vieil homme et la mort

Le soleil écrase la ville malgré l’heure matinale. La chaleur de la veille envenime l’air qui vibrionne et devient irrespirable avec la pollution. Un vieil homme au visage masqué par une épaisse barbe grise, la peau parcheminée, titube sur le bitume ramolli du Boulevard Saint-Germain, ses jambes refusent de lui obéir, tremblotantes. La démarche maladroite, à cause de ses baskets sans lacet, qui l’obligent à traîner des pieds pour marcher, afin de ne pas les perdre à chaque pas. Il traverse le carrefour sans se soucier des feux de signalisation. Du mal à remonter le Pont de Sully, il tente d’attraper la balustrade métallique, s’y agrippant tant bien que mal, tanguant sous le regard interloqué des passants impuissants, dans leur indifférence ahurie. Le vieil homme frêle se maintient debout avec difficulté. Il se redresse et poursuit son chemin jusqu’au square Barye où il a ses habitudes. Sous un amas de cartons, de planches et de bâches dressés à l’abri de la guérite du gardien du square.

En place on ne parle pas, je ne le répéterai jamais trop. Descendre le Boulevard Saint-Germain en direction de l’Institut du Monde Arabe. Au carrefour traverser le Pont de Sully, réciter ce qu’on lit, preuve de mémoire, l’identifier sans erreur, préférer le côté droit du pont afin d’observer la pointe de l’île et ses quais. Est-ce qu’il serait facile de reprendre ce chemin connu de longue date en fermant les yeux ? Marcher à tes côtés, se laisser guider juste au son de ta voix. À votre droite, le Square Barye avec sa statue équestre. Ce jardin délaissé n’a pas la majesté du Square Galant. Question de point-de-vue, d’ensoleillement et d’usage. Peu de touristes viennent là, l’été le quai se transforme en solarium pour amateurs de nu intégral, s’ils s’y aventurent, ils butent au bout contre le pont Henri IV sur lequel on ne peut remonter de cet endroit. Cul de sac et coupe gorge. Peu s’y aventurent. Le soir, chaque soir, ça va ça va je vous le dis, l’air de ne pas entendre la conversation.

Le corps du vieil homme est brutalement secoué par une vive quinte de toux qui le soulève du sol pavé, et le laisse sans voix. Il s’affale maladroitement sur un banc du quai. Il est allongé le corps recroquevillé. Ses vêtements sales sont bien trop grands pour lui. Un jeune garçon qui se promène sur le quai avec son père s’approche du vieillard, son père ne le remarque pas tout de suite. Le garçon s’adresse à lui mais il ne lui répond pas, il ne le regarde même pas, les yeux révulsés, la bouche fermée laissant couler un filet de bave. Dès que le père se rend compte de la situation, il rappelle son fils en panique, d’une voix un peu trop sévère dont il ne maîtrise pas la violence apeurée. Il l’attrape vivement par le bras et le tire à l’écart. Il faut laisser l’homme dormir, ne pas le réveiller, lui dit-il en s’éloignant d’un pas soutenu en direction du grand escalier du Pont Louis-Philippe. Le quai est presque vide désormais. L’homme sur le banc reste immobile, on dirait qu’il est mort.

Invitation au voyage

Une photographie aux bords élimés. La silhouette d’une jeune femme très maigre. Cheveux châtains, longue caresse sur ses épaules nues. Robe courte aux larges motifs floraux. Rouge. Orange. Genoux apparents. La photographie légèrement floue. Le square Jean-XXIII au printemps. Peu de touristes pour une fois. Dans le cadre de la photographie en tout cas. La jeune femme passe devant la fontaine de la Vierge. Elle marche d’un pas soutenu, l’air décidé, tête haute, mais le regard baissé. Avec la détermination et l’élan de sa jeunesse. Des sandales aux pieds. Papier jauni de la photographie de mauvaise qualité. L’histoire de cette photographie. Chaque chose est en rapport avec une infinité d’autres. Mouvement d’oscillation et perspective renversée. Elle découvre cette photographie à Prague où un jeune homme chez qui elle est hébergée la lui montre enjoué. La vraie parisienne, affirme-t-il. L’idée qu’il s’en fait lui qui n’est jamais venu à Paris. Sa vision des femmes, de l’élégance parisienne.

Descendre les cinq étages du n°11 de la rue Monsieur-le-Prince, et se promener dans la matinée du dimanche sous un soleil étonnant pour le mois de novembre à Paris, avec une belle envie d’aller de droite et de gauche, de voir des choses, de prendre des photos. Il est rare qu’il fasse du vent à Paris, surtout un vent qui tourbillonne au coin des rues et monte fouetter les vieilles persiennes de bois derrière lesquelles des dames étonnées commentent l’instabilité du temps ces dernières années. Faire un tour sur les quais, et prendre quelques photos de la Conciergerie et de la Sainte-Chapelle. À peine 10 heures, vers 11 heures une bonne lumière, la meilleure en automne. Dériver jusqu’à l’île Saint-Louis et se mettre à marcher le long du quai d’Anjou, s’arrêter un instant devant l’Hôtel de Lauzun, se réciter quelques vers d’Apollinaire qui viennent toujours à l’esprit quand on passe devant cet Hôtel, alors qu’il devrait plutôt nous rappeler Baudelaire et son Invitation au voyage.

Le vent tombe d’un coup et le soleil devient tiède. S’asseoir sur le parapet et se sentir terriblement heureux dans cette matinée de dimanche. Prendre des photos pour combattre le néant. Avoir le devoir d’être attentif et de ne pas perdre ce brusque et délicieux ricochet de soleil sur une vieille pierre. Un nuage presque noir passe dans le ciel. Rester assis sur le parapet, au-dessus du fleuve, à regarder les péniches noires et rouges sans avoir envie de les penser photographiquement, se laisser simplement aller dans le laisser-aller des choses, courant immobile avec le temps. Suivre le quai Bourbon jusqu’à la pointe de l’île où il y a une petite place intime parce que petite et non parce que secrète, grande ouverte sur le fleuve et sur le ciel. D’un saut, s’installer sur le parapet et laisser le soleil nous envelopper, nous ligoter, lui tendre son visage, ses oreilles, ses deux mains (gants dans ma poche). Pas envie de prendre des photos, allumer une cigarette pour faire quelque chose.

C’est un lieu qu’elle connaît bien. L’été. Le sol de sable fin qui pique les yeux à la moindre bourrasque de vent, aveugle au soleil. Rangées d’arbres timides et leur trop peu d’ombre. Cette sensation d’étouffer. La nuée de touristes en toutes saisons. La musique de l’accordéoniste sur le Pont de l’Archevêché. Le kiosque à musique, toujours vide. Ces milliers de photographies du chevet de la cathédrale Notre-Dame en arrière-plan. Toujours le même cadrage. Vertical. Le même angle. Au premier plan, le visiteur prend la pose. Manière de s’inscrire dans le paysage. J’étais là. Sur les plans de ville, la mention : « Vous êtes ici » lui fait écho. La femme est en mouvement. Cette inconnue pour lui n’en est pas une pour elle. Coïncidence troublante qui l’amuse. Sa meilleure amie. C’est en prenant conscience de l’inépuisable variété ce qui nous paraît opposé, que l’on arrive à comprendre leur vraie nature, leurs liens. Les êtres, les lieux perdent leur exclusivité, sans perdre leur originalité.


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