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Séance 185

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Ecrire un monologue qui s’amuse avec la langue, la déplie et la déploie, noue avec l’expérience sensible, l’interprète à la manière du musicien à mesure qu’il s’emballe, casse ses rythmes, à toute vitesse les varie, puis les syncope doucement, dans un décalage permanent, le déséquilibre toujours affleurant, jusqu’à nommer ses accentuations, sa stéréophonie plastique. Chercher sa voix, une forme de réponse à la question : quelle histoire se raconter ?




Je suis une grande Actriste, Cécile Mainardi, Éditions de l’Attente / association Cuisines de l’Immédiat, 2006.

Présentation du texte :

Septième livre depuis Grièvement (1992) au récent La Blondeur (2006), Je suis une grande actriste confirme selon Emmanuel Laugier, dans le "Matricule des Anges", la singularité de la voix de Cécile Mainardi, à même hauteur que celle de Véronique Pittolo, Caroline Dubois ou Isabelle Pinçon, par exemple. C’est la vitesse, le décalage permanent, et, tout compte fait, le déséquilibre toujours affleurant, qui caractérise peut-être le mieux ce qu’elle cherche dans la prosodie de ses phrases. Elle y répond par l’habitacle d’un poème qui, à mesure qu’il s’emballe, casse ses rythmes, les varie, les syncope doucement, jusqu’à nommer ses accentuations, sa stéréophonie plastique. À bout de souffle, on peut visionner ce que l’on entend, comme dans un film : " alors/ si je vous demande d’une traite quel est/ le film qui détient le plus long baiser du/ cinéma/ le baiser le plus long,/ dites-moi un peu où vous en êtes de ce/ que je vous dis/ là/ où/ et quand se lacent les/ fils de votre mémoire. " Ce livre est présenté comme un cabaret phonologique. Il embrasse littéralement le lecteur par amour de la langue et des langues, de la multiplicité des accents ou au contraire de leur absolue neutralité, de la sonorité improvisée des mots qu’il en ressort. « Je ne sais pas quand je comprends,/ mais ça fait passer le présent comme un/ courant désaimanté dans ma voix // comment on passe d’une chose à/ une autre. »

Extraits :

« Je vous prononce n’importe

quel mot

pour savoir s’il est prononçable

(à vrai dire presque seulement pour ça/cette évidence que personne ne pense jamais à vérifier, des fois qu’un jour le phénomène cesserait) et je me fais disparaître avec lui c’est à ça que je passe mon temps/à rien d’autre qu’à disparaître en même temps que je prononce les mots « disparaître » « apparaître » « enfiler la combinaison fluotactiles » au moment qu’il y a à être embrassée (puisque embrasser suppose la nécessité du moment pas l’inverse, pas le moment la nécessité du baiser) dans le noir torrentiel torrent/dans le courant noir produit to be kissed to be dead to be burned je tiens des rôles de décomposition et vous parle (en dernière analyse de derrière la barrière de corail ça me fait la voix hyperchangeante hyper-instable hyper-inutile et qui rutile dans vos oreilles (comme si vous l’écoutiez les yeux plongés dans un liquide dont on filme le scintillement au super-zoom -pastilles éthérées-diluviennes, surplace-) et le corps avec des jambes de sirènes (évidemment que vous ne le croyez pas quand on embrasse au moment de la décision ça n’est pas plus l’un que l’autre qui décide quoi que ce soit à la voix qu’il va ne plus avoir/c’est encore une voix, la preuve on en a déterré la statuette je suis une grande actrice dès que je lâche l’idée, l’image des radiateurs tombe

allez reprends une gorgée

de philtre express avec moi (dis-moi enfin ton vrai nom de prononciation/et appelle-moi par mon nom de réaction le plus/vif et retourné/qu’on ne se rate plus de part et d’autre de l’écran de baie vitrée analogique/où luit la dénomination du ciel/qu’on s’endorme /s’informe en un seul corps - spooned - à l’intérieur du caisson bio-entoptique

Je suis une grande Actriste, Cécile Mainardi, Éditions de l’Attente / association Cuisines de l’Immédiat, 2006.

Présentation de l’auteur :

Cécile Mainardi est née dans la région parisienne où elle a passé son enfance et son adolescence, un œil néanmoins toujours tournée vers le sud, l’horizon italien... Après de brèves années d’enseignement dans la région de Nice, un livre chez Jean-Michel Rabaté et François Dominique l’emmène à Rome à la Villa Médicis, elle y passe six années. De retour en France, elle se réinstalle dans le sud, où sa fréquentation des artistes modèle sans nul doute son inventivité et son rapport à l’écriture. Elle a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels : L’Armature de Phèdre, éditions Contre-Pied, 1997. La forêt de Porphyre, éditions Ulysse Fin de Siècle, 1998. La blondeur, éditions Contre-Pied, 2004. La Blondeur, les Petits Matins, Paris, 2006. Je suis une grande Actriste, l’Attente, 2006. L’eau super-liquide (à paraître en 2007).

Liens :

Présentation de Cécile Mainardi sur le site de l’Association Autres et Pareils

Un inédit d’Edith Azam sur le site de la revue 22 montée des poètes

Cécile Mainardi - L’immaculée conceptuelle (extrait) sur le blog La poésie et ses entours d’Alain Freixe

Bibliographie de Cécile Mainardi sur le site du cipM

Un inédit de Cécile Mainardi sur les Cahiers de Benjy


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