C’est toujours de nouveau la même chose, toujours de nouveau la même chose.
Franz Kafka, Journal, 10 août 1917
La nuit ne se connaît plus
Je ne comprends pas tout de suite ce qui m’arrive, c’est comme si je m’entendais. Chaque mot est relié à un autre mot par l’intermédiaire d’un autre mot et d’un autre mot, lui-même relié à un autre mot relié à un (...)
Dans ce texte, Olivia Rosenthal explore la création littéraire à travers le récit d’une enfant, Zoé, fuyant un oncle abusif. L’auteure établit un parallèle entre le cheminement de la jeune fille et celui du funambule, illustrant la précarité et les détours de l’écriture, la fragilité et la détermination nécessaires pour progresser face à l’adversité. Chaque (...)
Au solstice d’été, Théo et son ami Max se retrouvent sur un parking pour tuer le temps en buvant des bières et en fumant des pétards. Parallèlement, Rombouts, médecin irascible, quitte l’hôpital et rentre chez lui, dans sa belle maison isolée en lisière de forêt. La trajectoire de ces personnages aux univers antinomiques, qu’on suit d’abord par (...)
Ce recueil poétique retrace l’expérience d’une spectatrice regardant le film de Chantal Akerman, Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, qui raconte le quotidien d’une jeune veuve, mère d’un adolescent, une ménagère enfermée dans la routine d’une vie : « le désarroi des aléas / du / désœuvrement / son désespoir et leur monotonie dans / (...)
Nous nous enfonçons avec délice dans les ténèbres et nous leur découvrons une beauté qui leur est propre.
Junichirô Tanizaki, Éloge de l’ombre, 2012
La nuit est à l’intérieur
L’air, la lumière semble douloureusement distinct et proche, même le temps devient concret et perceptible dans son écoulement. Chaque passant est une promesse. Chaque regard un (...)
Une agente immobilière découvre un jeune garçon dans l’une des maisons qu’elle fait visiter à de potentiels acheteurs. L’apparition se répète et la femme abandonne peu à peu son quotidien monotone pour passer de l’autre côté du miroir. Truffé d’apparitions de doubles et de croisements temporels, la précision de la machinerie de ce court roman décrit un temps (...)
Dans ce premier roman familial à la forme fragmentaire, Louise Bentkowski confronte des histoires personnelles et collectives à des légendes venues d’ailleurs. La voix de l’autrice s’entrelace à celles de ses ancêtres, aux livres qu’elle a lus, aux récits mythologiques. Elle nous invite à reconsidérer notre vision du monde et les liens qui nous unissent. (...)
Si toutes les feuilles de tous les arbres avaient une langue et si ses langues parlaient de vous, si elles vous décrivaient le jour et la nuit pendant des siècles, elles ne pourraient pas dire qui vous êtes.
Laura Vazquez, La semaine perpétuelle, 2021
Le temps, ici, n’a pas lieu
Une suite de séquences brèves, sans que l’image se modifie de façon (...)
Pour faire le portrait de son père qui porte le nom d’une île en Louisiane sur le point de disparaître, Hélène Gaudy utilise les mêmes outils que dans son précédent roman, Un monde sans rivage, « l’observation, la déduction, les mots et les images, une enquête de proximité pour mieux le découvrir, le rencontrer. » Un récit sensible et mélancolique sur cet (...)
Il y a un jeu de lumière et d’ombre. Une pièce qui s’écoule parallèle à cette pièce et quand tu pars de la pièce, un léger déclic et tu tournes. Un visage distinct et la foule, qui se multiplie.
Cole Swensen, Nef, 2005
Cet appel d’air et de lumière
Je continue à scruter l’horizon en espérant voir le fameux rayon vert. Lire dans ses propres sentiments, (...)