Un Sisyphe des temps modernes
Je suis en train d’enregistrer mon prochain podcast sur Nos insomnies, le surprenant premier roman de Clothilde Sallelles. Immanquablement quelques minutes après avoir débuté, les travaux dans l’immeuble qui m’avaient réveillés ce matin et s’étaient arrêtés quelques minutes plus tard, reprennent et perturbent mon (...)
Dans ce texte, Olivia Rosenthal explore la création littéraire à travers le récit d’une enfant, Zoé, fuyant un oncle abusif. L’auteure établit un parallèle entre le cheminement de la jeune fille et celui du funambule, illustrant la précarité et les détours de l’écriture, la fragilité et la détermination nécessaires pour progresser face à l’adversité. Chaque (...)
Ça s’en va et ça revient
Chaque jour se lève avec des airs de recommencement, et pourtant il porte en lui l’étrange familiarité d’un déjà-vu. Les gestes se répètent, les mots suivent des chemins battus, les pas retombent là où ils sont déjà passés. On avance comme à tâtons, mais les contours sont connus, le décor à peine changé. Ce qui semblait nouveau (...)
Ni des origines ni des jaillissements
La paysage disparait sous la brume. Au-delà du toit des premiers immeubles parisiens, le reste de la ville sombre sous un voile blanc renforçant l’impression d’isolement. L’espace réduit à ce qui nous entoure. Perdu sur une île au milieu de l’océan. On distingue certains bâtiments remarquables, on met du temps à (...)
Au solstice d’été, Théo et son ami Max se retrouvent sur un parking pour tuer le temps en buvant des bières et en fumant des pétards. Parallèlement, Rombouts, médecin irascible, quitte l’hôpital et rentre chez lui, dans sa belle maison isolée en lisière de forêt. La trajectoire de ces personnages aux univers antinomiques, qu’on suit d’abord par (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
J’ai des souvenirs que je n’ai pas choisis, des (...)
Des lumières et des ombres
Dans l’obscurité vacillante d’une salle de projection oubliée, l’écran s’illumine soudain, mais ce n’est pas un film qui commence. C’est une mémoire fluide, un flux d’images qui s’écoulent comme des rivières de lumière, se déformant à chaque instant, glissant entre les doigts. Les premières scènes montrent une forêt qui respire, (...)
Dans un état de suspension
L’atelier est une épreuve. Une improvisation. Un fil tendu sur lequel on marche en équilibre précaire, instable. Chaque jour, ne jamais savoir ce qui va suivre, si ce qu’on a prévu fonctionnera bien, s’il sera compris, accepté. Le temps que cela va prendre. On a beau programmer les différentes journées de l’atelier, imaginer (...)
Ce recueil poétique retrace l’expérience d’une spectatrice regardant le film de Chantal Akerman, Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, qui raconte le quotidien d’une jeune veuve, mère d’un adolescent, une ménagère enfermée dans la routine d’une vie : « le désarroi des aléas / du / désœuvrement / son désespoir et leur monotonie dans / (...)
Ce n’est ni le lieu ni l’heure
Pour filmer, il faut sortir de chez soi. Pour sortir de chez soi, il faut du temps. Pour avoir du temps, il ne faut pas travailler. En cette fin d’année, au travail, les tâches s’accumulent ne me laissant que peu de temps. À chaque fois que je peux sortir, le temps maussade, le ciel gris, m’en empêche, il y a si peu de (...)