XV
Le clapotement de l’eau sur une barque, une odeur de crème à bronzer, on se retrouve propulsé dans le Berry. Sur le Bassin de la Villette, prendre un café avec Caroline. La chaleur du soleil sur ma peau. Une petite fille traine les pieds sur le sable. Sa mère l’engueule tandis que je lui souris devant le nuage qui m’aveugle. Dans notre jardin, le (...)
XIV
Temps gris. J’apprends la mort du compositeur japonais Ryūichi Sakamoto. C’est comme une panne de son, un arrêt sur image, quelque chose surgit qui était déjà là. Feuilleter doit être un peu comme respirer à fond. Symétries, coïncidences, répétitions, effets de miroirs, écrans. Caroline et Alice terminent la lecture de Rien que les heures.
Lassitude. (...)
XIII
3 trains sur 5 ce dimanche. Nous sommes invités à déjeuner à Combs-la-Ville chez mes parents. Lecture d’Images de pensée de Walter Benjamin pendant le trajet. Nous arrivons sous la pluie. Marche rapide. Carbonnade et frites de patate douce. Île flottante à la rhubarbe. Bière blonde et Gigondas.
Difficulté à me concentrer aujourd’hui. Je commence (...)
XII
Les actes qui se produisent si naturellement qu’on ne peut s’imaginer avoir été à même, un jour, de réfléchir ; si naturellement, à croire que les actes d’un être humain sont les pensées du monde. Lecture. Le ciel se dégage en fin de journée. Dans le silence que seule peut expliquer la nuit.
Concert de pépiement d’oiseaux dans le jardin printanier. (...)
XI
Levé tôt. Ville déserte. Déménagement de cartons. inventaire des livres de la bibliothèque d’Anne-Marie Garat, avec ses filles et ses proches, dans un atelier d’artiste. Les livres s’accumulent sur les grandes tables : livres d’art (peinture, photographie, cinéma), ouvrages d’histoire, romans et bandes dessinées. Les souvenirs affluent dans cette (...)
X
Cinéma avec Alice. Aftersun, un film de Charlotte Wells sur la relation entre une fille et son père. Une dizaine de personnes dans le cinéma. Au fond de la salle, deux vieilles ne peuvent s’empêcher de s’interroger à voix haute sur ce qui se passe dans le film. Il va se suicider ? C’est un suicide, non ? Sur le quai de Seine, les lumières (...)
IX
Parc Montsouris. Les perruches jacassent dans les arbres. Dans le vent froid et saisissant. Jouer avec les intermittences lumineuses en fonction du passage des nuages pour prendre une photographie, filmer un plan. Ce qui disparaît. Remonter la ligne méridienne. Manifestation d’extrême droite, drapeaux français à croix de Lorraine claquant au (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
Je n’ai pas de chien, ni de chat. Je ne les supporte (...)
VIII
Revenir avec Caroline sur les lieux d’une précédente promenade en solitaire. Chapelle Charbon. En quelques mois le lieu s’est dégradé. Vitres brisées sur le chemin. Un jeune garçon s’amuse à faire rouler son skateboard rouge sur un banc en bois. La peinture d’un mur qui s’écaille et laisse apparaître la forme d’un pays imaginaire ou ma silhouette (...)
VII
Temps gris, ciel blanc. À l’arrêt. Travail à la maison. Caroline reçoit un message pour aller manger de la Polenta Corse en banlieue parisienne. Avec Alice nous mangeons rue Marie et Louise. Pizza Diavola. Bière pression Moretti. Sur le canal les mouettes se battent pour un morceau de pain. Leur vol au ras de l’eau, leurs cris éraillés et (...)