Comme chaque fois succède à d’autres fois
Un fondu au noir est une transition, une marque de ponctuation entre deux plans, deux images. L’écran devient progressivement totalement noir. D’une durée variable, cette transition n’est ni un raccord ni un fondu enchaîné. Le fondu au noir sert souvent à marquer la fin d’une séquence ou à signaler une ellipse (...)
C’était un rendez-vous
Je marche vite, je ne regarde pas devant moi, le rythme de mes pas est irresisitible. Je ne sens pas mon corps, ni le froid, ni l’effort. Mes pieds effleurent à peine le sol, l’impression d’avancer sur un coussin d’air, malgré le courant d’air froid. Je ne vois pas ce que je filme, image par image. Ni les passants que je croise. (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
Sortir de chez soi pour s’échapper un peu de soi-même, (...)
Bristol de Jean Echenoz s’ouvre sur une scène intrigante : un inconnu dégringole du cinquième étage d’un immeuble parisien. C’est le point de départ d’une série de péripéties aussi cocasses qu’imprévisibles. Au centre de ce tourbillon narratif, Robert Bristol, réalisateur, s’apprête à adapter un best-seller au cœur de l’Afrique australe. De Paris à Bobonong, (...)
Mystère du temps qui passe
En lisant le premier numéro de la lettre de diffusion des éditions Abrüpt chez qui j’ai publié Mémoire vive en 2019, je découvre que Joachim Séné va publier chez eux un ouvrage « fait d’apparitions et de disparitions, marquant chacune des 1440 minutes d’une journée, et qui sera accompagné d’un bot générant une infinité de ces (...)
C’est toujours de nouveau la même chose, toujours de nouveau la même chose.
Franz Kafka, Journal, 10 août 1917
La nuit ne se connaît plus
Je ne comprends pas tout de suite ce qui m’arrive, c’est comme si je m’entendais. Chaque mot est relié à un autre mot par l’intermédiaire d’un autre mot et d’un autre mot, lui-même relié à un autre mot relié à un (...)
Un Sisyphe des temps modernes
Je suis en train d’enregistrer mon prochain podcast sur Nos insomnies, le surprenant premier roman de Clothilde Sallelles. Immanquablement quelques minutes après avoir débuté, les travaux dans l’immeuble qui m’avaient réveillés ce matin et s’étaient arrêtés quelques minutes plus tard, reprennent et perturbent mon (...)
Dans ce texte, Olivia Rosenthal explore la création littéraire à travers le récit d’une enfant, Zoé, fuyant un oncle abusif. L’auteure établit un parallèle entre le cheminement de la jeune fille et celui du funambule, illustrant la précarité et les détours de l’écriture, la fragilité et la détermination nécessaires pour progresser face à l’adversité. Chaque (...)
Ça s’en va et ça revient
Chaque jour se lève avec des airs de recommencement, et pourtant il porte en lui l’étrange familiarité d’un déjà-vu. Les gestes se répètent, les mots suivent des chemins battus, les pas retombent là où ils sont déjà passés. On avance comme à tâtons, mais les contours sont connus, le décor à peine changé. Ce qui semblait nouveau (...)
Guy Bennett est écrivain et traducteur. Il vit à Los Angeles, où il enseigne au Otis College of Art and Design. En exergue est son cinquième livre édité en France. Il a publié ses précédents textes aux Éditions de l’Attente. L’auteur explore les limites du territoire poétique, et par extension, littéraire. Une critique du livre, de la représentation et de (...)