Dans le Petit Journal du Tiers Livre de François Bon, je suis le journal des chantiers que tient Piero de Belleville de loin en loin dans les commentaires du site.
fbg/bvd 05112011 7 décembre 16:09
le truc est vide, plus rien, ça paraît tout petit, plus rien (du métro) (soleil c’était hier ou avant hier, je ne sais plus) (il faisait beau) (ça me déprime mais tant pis, j’y vais je fonce : reçu le papelard de la rar à ma sœur ; j’aime pas ça, et c’est parce que je suis obligé de faire ce genre de truc que j’ai du mal à digérer ce genre de bazar)
dans le 10 14 décembre 22:34
au coin, juste au coin, on attend que ça se remplisse : pour le moment quelques graff reviennent (on ne les voit pas bien, mais ils sont là dans les oranges et le jaune canard là qu’on tient par le cou) (en attendant, sur le boulevard, ça commence mais j’ai pas réussi à y passer de jour)
dimanche avant noël Paris 10 2 18 décembre 22:25
le terrain pour le moment vague du coin fbg/bvd ; personne ; le type qui marche en bas est réussi ; les trois grafs aussi (deux orange, un jaune, il y en a d’autres, j’ai cru voir ça tout à l’heure) (on ne peut prendre de photo que dans le sens étoile nation sinon macache bonneau) (ça veut dire quoi, macache bonneau ? aucune idée) (c’est de la 2-étoile/nation par barbès- évidemment) (porte dauphine ça me débecte, je la mentionne même pas-enfin si mais pas dans le parcours du dur) (trois photos tous les deux jours, c’est un rythme difficile à tenir, d’autant que j’en mets parfois trois par jour) (moi aussi, pourtant, j’ai d’autres chantiers) (dont le plus nécessaire : trouver du travail, bordel !)
De retour du CentQuatre, au début du mois de décembre, je suis passé devant cet endroit que j’ai photographié avec mon iPhone qui devient, ceci dit en passant, l’appareil photo que j’emporte avec moi désormais au quotidien. Un homme m’a accosté pour me demander ce que je faisais. Il ressemblait à Joey Starr, un impressionnant pansement lui barrait le nez. Je lui ai répondu que j’habitais juste à côté et que ce coin m’avait toujours attiré, je photographie les tags et les chantiers (j’ai hésité de lui parler de dents creuses). Il m’a raconté qu’il connaissait bien cet endroit, il venait y tagger régulièrement quand il était plus jeune. Il a désigné les environs du chantier d’un large cercle de la main pour désigner l’étendue de son champ d’action de l’époque. Il voulait partager ses souvenirs avec moi, mais il pleuvait, et Caroline m’attendait, je me suis excusé et e suis éloigné en le saluant chaleureusement.
J’ai pensé aux départs du livre d’Anne Savelli : Décor Lafayette et au journal de chantier de Piero de Belleville, et je me suis dit que je viendrais là tous les mois, suivre l’évolution de ce chantier, en tenir à mon tour le journal.
J’ai modifié le titre initial, journal de chantier : Place de la bataille de Stalingrad, suite à la suggestion de Lucien Suel sur Twitter, en Journal de bataille : Chantier place de Stalingrad. Merci à lui pour sa lecture et cette belle proposition.