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Séance 1

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Dresser l’inventaire de tout ce qui ne nous nous appartient pas et que nous nous sommes cependant appropriés (faits historiques, références culturelles, slogans publicitaires, savoirs et techniques, etc...). Chaque proposition doit tenir en une phrase relativement courte dont la terminaison sonore constitue le début de la phrase suivante.

Souvenirs de ma vie collective , Michelle Grangaud, P.O.L., 2000., pp. 7-8.

Présentation du texte :

C’est assez rare un remake réussi en littérature, Michelle Grangaud y parvient haut la main en écrivant ses "Souvenirs de ma vie collective" sous-titrés non sans humour "Sujets de tableaux sans tableaux", des oeuvres en attente d’une éventuelle réalisation et dont il ne nous reste que les cartels. 2357 Je me souviens à sa manière iconoclaste, c’est-à-dire avec l’humour d’un Georges Perec revisité par Claude Closky ou mieux encore par Edouard Levé. Un exemple au hasard : "Tour du pâté de maisons effectué au petit trot chaque matin. Tintamarre incessant qui porte sur les nerfs. Energie populaire que la victoire galvanise. Nizan interdisant de dire que vingt ans, c’est le plus bel âge de la vie." C’est Page 101, et tout est ainsi, à la suite, à la marabout-de-ficelle... Jusqu’à la page 168.

Magnifique.

Extrait :

« Le temps, déguisé en temps voulu, sort de la nuit des temps.

Étendue sans limite des jours qui déclinent.

Clignotant rouge du répondeur téléphonique, luisant dans l’obscurité, vers deux heures du matin.

Atteint de somnambulisme, le boulevard vagabonde sombrement et en solitaire entre les grands lampadaires.

Derrière le monde, il y a du monde et d’autres mondes.

Ondulation permettant de remettre ce qu’on peut faire le jour même dans la poche du lendemain.

Main tenant l’extrémité du tuyau d’arrosage, comprimée par le pouce pour mieux diriger le jet d’eau et en augmenter la portée.

Portée de canetons se dirigeant en file indienne vers la mare aux canards, avec la dignité d’une troupe qui s’exerce pour le passage en revue.

Revue des deux Mondes placée, en double exemplaire, entre deux miroirs qui se font face.

Facéties satanico-divines proposées en exemple.

Employé à la Bibliothèque nationale ouvrant pour la dernière fois aux lecteurs les portes de la salle des Imprimés, rue de Richelieu.

Lieux-dits semés un peu partout dans la campagne. »

Souvenirs de ma vie collective , Michelle Grangaud, P.O.L., 2000., pp. 7-8.

Auteur :

Michelle Grangaud est née en 1941. Elle vit et travaille à Paris. Membre de l’OuLiPo, elle a publié une douzaine d’ouvrages. Parmi les plus récents, Poèmes fondus (traductions de français en français) (P.O.L., 1997), Etat civil (inventaires) (P.O.L., 1998), Souvenirs de ma vie collective (P.O.L., 2000).

Liens :

P.O.L.

Biobliographie de Michelle Grangaud sur l’encyclopédie Wikipédia

Page 48 : lecture versatile par Béatrice Camenoff

Le livre vu par Xavier Lainé à la manière de Michelle Grangaud


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