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Séance 274

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Une conscience atteinte au plus profond, dérangeante, neuve, d’une violence inouï, qui empoigne à bras le corps. La voix qui la porte et la rejette tour à tour, déborde l’espace du langage. Voix ou verbe d’instinct, parole étonnante, singulière, aux limites de ce que la parole peut énoncer, sans aucune concession. Un monde couve du dessous, quelque peu inquiétant. Langue de sous la gangue. Ça bouge, sans jamais éclore. Derrière les mots, la révélation, quitte à tuer le gendarme du sens en chacun de nous.

Catafalque aux miroirs, Alice Massenat, Éditions Apogée, 2006.

Présentation du texte :

« Le Catafalque aux miroirs » a été écrit entre 1990 et 2003. « Dans la peau qui s’y frotte, écrit Dominique Paul, le catafalque introduit mille échardes. Aux poèmes d’Alice Massenat, à leur violence offerte par la douleur, je m’écorche avec plaisir. Ce cri, beau comme les branches noires du marronnier, chauve si vite cet automne, ou comme la terrible clameur matinale des pies furieuses au cœur du noyer, est le souffle précieux qu’on voudrait recueillir, parce que ultime, exténué de sa propre vigueur, mais qui en vérité se prolongerait sans fin. »

On penche pour une conscience atteinte au plus profond tant la voix qui la porte et la rejette tour à tour déborde l’espace du langage.

L’essentiel réside d’une part dans une atmosphère qui assume ses formes de mal aise par quoi tout l’univers tremble ; et d’autre part, en compensation de la violence d’un tel art de vivre, dans la célébration de ce même univers, d’une maîtresse-voix allant jusqu’à s’étreindre elle-même dans son étau faute de corps à proximité.

Alice Massénat représente autre chose qu’une poète à lire, voilà bien la différence dans son cas. Elle est même autre chose qu’une parole. C’est elle la petite bête qui nous vient avant chaque baiser que nous n’osons donner à l’inconnu.

Extrait :

« L’Œil de bronze
au seul lui, Les anicroches du temps

imputrescible l’heur d’une mémoire

qui de vadrouilles en calques s’extasie

De ces rires

de ces mains au circonflexe de ma route

les lui donner, les lui flanquer comme tant d’attrapes

et les mots qui ne sortent qu’en nigauds

les lui hurler, à lui Le crime d’instinct
J’aurais tant voulu les lui susurrer

ultime cadence du mouroir

pour peu qu’elle fût

et quand tout se mit plus qu’à cracher

l’haleine fétide d’un tu n’en prenant plus d’emphase [Bien sûr, ces lames de rasoir bien sûr bien sûr cette vergogne du sens]
J’aurais voulu pouvoir m’en extraire

et sans pitié aucune l’entrevoir de se pleurer

de ces pas au beffroi chaque fois plus éclectique

Et virevolter d’un temps à l’autre,

Et le médiocre à l’encontre enfin »

Présentation de l’auteur :

Alice Massénat est née en 1966 et vit à Paris. Son premier livre, Le Catafalque aux miroirs, est paru aux Éditions Apogée, en 2006.Ci-gît l’armoise, a été publié aux éditions Simili Sky en 2009. Auparavant, elle a publié dans de nombreuses revues.

Liens :

Un article sur le livre d’Alice Massenat sur Poézibao

Présentation du livre sur le site Tremalo

La Postface du livre par Cyrille Bret

Fiche du livre sur le site de son éditeur Apogée


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