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Séance 265

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Le reflet est pour les couleurs ce que l’écho est pour les sons. Écrire un texte assez court en forme d’éloge sonore autour d’une couleur de son choix, en listant toutes les choses, lieux, objets, corps, de cette couleur et les nombreux échos qu’ils rencontrent en notre mémoire.

Des néons sous la mer, Frédéric Ciriez, Verticales, 2008.

Présentation du texte :

« Les néons du sous-marin offrent aux visiteurs l’inédite signature rose pin-up d’un bordel incandescent qui drague sa clientèle par longs flashs de sept secondes. Et quand on voit, de soir en soir, le nom de l’établissement baver sur le feuillage des grands pins maritimes centenaires qui nous dominent, je pense que c’est une réussite. »

Mêlant la satire de mœurs, l’érudition parodique, l’anticipation sociopolitique et le mélodrame portuaire, une approche économique d’un bordel lacustre, une approche topologique du vaisseau, corporelle du personnel de bord, marketing de la clientèle et textuelle du folklore érotique, un carnet ethnographique imaginaire sur la vie quotidienne de ses "femmes vulvivagues", Des néons sous la mer se présente d’emblée comme une fiction inclassable qui multiplie les voies d’eau pour approcher la question complexe, et ici décomplexée, de la prostitution.

« Beau Vestiaire, écrit Vincent Roy, dans Le Monde, car tel est le nom du narrateur de Néons sous la mer, est un jeune as du baby-foot, titulaire d’un master I en histoire du cinéma, qui, en dehors de ses heures de service, promène sa mélancolie "comme un désespoir qui n’a pas les moyens" sur un monocylindre à explosion (XT 500), courant sur les tissus noirs des lacets du GR 34 - les pages consacrées aux paysages bretons sont admirables. Beau Visage est la voix de Frédéric Ciriez, qui nous torpille le cœur avec ce premier roman satirique, baroque, parfois drôle et curieusement pudique. Car ce qui reste à quai, pour Ciriez, c’est la tendresse, dont il n’est jamais en rade. »

Extrait :

« Note sur le rose : le rose est une couleur délicate, vaguement écœurante, comme les dragées de communion. Le rose est une couleur de fillette ou de sodomite, même si c’est peut-être moins vrai aujourd’hui. Le rose est une couleur de poupée à la chair miraculeuse, sans orifices, juste une pellicule de plastique uniforme, un venin nacré. Le rose est une couleur qui neutralise et annule la souffrance, une couleur de jouets et de peluches. Le rose n’est pas une couleur religieuse, comme le bleu marial ou le blanc des mariages des jeunes femmes au sexe menteur, déjà composté depuis plus de la moitié de leur âge, mais au contraire l’attribut naïf des cuisses de paysannes et des tavernières comestibles, autrefois chantées par quelques poètes et prosateurs français - du rose, une gousse d’ail et un rayon de soleil. Le rose est la couleur du bonheur dans l’imagerie populaire, la vie en rose, exil de la corruption au profit d’une hypnose asexuée. Le rose est le signe de la bonne santé de la peau, des joues de femmes et des fesses de nouveau-nés. Le rose est la couleur des organes frais. Le rose est la couleur des bonbons anglais qui pourrissent les dents si on en abuse, comme le LSD, jadis proposé à la consommation orale sous forme de buvards ornés d’éléphants. Le rose est une couleur de dessins animés, celle de la célèbre et suave panthère britannique. Le rose est la couleur des chambres de filles aux doigts encore timidement érogènes, la couleur de la division des sexes, les garçonnets étant davantage du côté du bleu. Le rose est fréquemment la couleur des papiers toilette qui euphémisent l’altérité concrète de la merde. Le rose, quand il est sale, est enfin éloquent, liquette crasseuse d’une fille l’été, jetée sur le trottoir dès les aurores. Le rose est la couleur d’Olaimp, sucrerie obscène. »

Des néons sous la mer, Frédéric Ciriez, Verticales, 2008.

Présentation de l’auteur :

Frédéric Ciriez est un écrivain français né à Paimpol en 1971. Après plusieurs collaborations littéraires en France et en Europe, Des néons sous la mer est son premier roman. 1999 : La canne à ébullition de turquoises, nouvelle publiée dans Musées, des mondes énigmatiques, édition Denoël, collection Présence du futur , n°600. 2005 : Ma vie en cent phrases (revue Du Nerf, numéro 1). Ecole : mission accomplie, entretiens avec Pierre Bergounioux, en collaboration avec Rémy Toulouse, éditions Les Prairies Ordinaires. 2008 : Des néons sous la mer, roman, éditions Verticales.

Liens :

Extrait et présentation du livre sur le site de son éditeur Verticales

Entretien de Frédéric Ciriez avec Bernard Strainchamps sur Bibliosurf

Un billet de Claro sur son blog Le Clavier Cannibale

Interview vidéo de l’auteur pour Mediapart

Présentation du livre avec extrait sur le blog Lignes de fuite

Un article sur le livre de Frédéric Ciriez paru dans le Télégramme de Brest


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