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Séance 365

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Consigner au jour le jour dans des carnets de notes, un ensemble de réflexions personnelles, la plupart du temps elliptiques, brèves, percutantes, sans un mot de trop, dans un souci extrême d’exactitude, des citations au cours de lecture, des fragments d’entretien, des retours théoriques sur certains aspects de son travail, une méditation sur l’écriture, un art poétique.

Hommage sonore à Claude Royet-Journoud :




Entretien sur la lecture avec le poète et pièce sonore pour mélico, mémoire de la librairie contemporaine :




La poésie entière est préposition, Claude Royet-Journoud, Éric Pesty Éditeur, 2007.

Présentation du texte :

La poésie entière est préposition est un ouvrage qui réunit, sous forme de notes, la totalité de deux carnets, tenus par Claude Royet-Journoud en contrepoint de son travail d’écriture, depuis la publication du troisième volet de sa tétralogie, Les objets contiennent l’infini chez Gallimard en 1983, jusqu’à aujourd’hui.

Le travail de Claude Royet-Journoud s’échappe du lyrisme, marqué par l’écriture blanche, l’objectivisme américain, et l’apport théorique par exemple de Roger Laporte, son travail de poésie explore les expressions infimes de la langue, comme par exemple dans le livre La Théorie des prépositions. Ce qui importe pour lui, ne tient pas dans un renvoi à une réalité transcendante qui déborderait le cadre du texte, mais dans la composition même du texte comme lieu de l’objet.

Extrait :

« J’écris d’abord de la prose sans aucun intérêt littéraire. Le poème ne vient pas de la prose, mais il n’arrive pas non plus à son terme sans elle. Elle n’est qu’un « nettoyage », une possibilité de voir.

La prose, c’est l’enfance. Elle sert d’éveil. Elle sert à sortir de l’aveuglement. Mais tout ça n’explique rien. On ne peut voir le rapport de la prose initiale au poème publié. Aucun manuscrit ne montre un état réel du texte en train de se faire.

C’est aussi un travail de suppression. Ce qui ne veut pas dire qu’il y aurait sous le texte un autre texte qui viendrait à manquer. La suppression permet seulement la théâtralisation de certains mots, de certains projets qui se concrétisent mieux ainsi.

Je donne à lire quelque chose qui est à peine visible : c’est là que s’exerce la menace, que quelque chose de violent peut naître. Bataille dit que le philosophe est quelqu’un qui a peur. Il y a des livres endimanchés. Écrire, c’est être capable de montrer l’anatomie. Il faut aller jusqu’au bout du littéral. J’affectionne Aristote et Wittgenstein. J’ai souvent pensé que c’était parce que je n’y comprenais rien. Aujourd’hui, je pense que c’est parce que c’est simple, minutieux, tatillon. La minutie me fascine. Si l’on pousse le littéral à l’extrême, comme l’a fait Wittgenstein, on tombe dans la terreur.

Ce qui fait problème, c’est la littéralité (et non la métaphore). C’est mesurer la langue dans ses unités « minimales » de sens. Pour moi, le vers d’Éluard, La terre est bleue comme une orange est épuisable, c’est-à-dire s’annule par son surcroît de sens, tandis que, par exemple, Le mur du fond est un mur de chaux de Marcelin Pleynet reste et restera, je crois, pour son exactitude même et dans son contexte bien sûr, paradoxalement, infixable quant au sens, donc porteur d’une fiction constante pour chacun.

Faire surgir la partie du corps qui écrit (la rendre visible, lisible) : bras, poignet, main, doigt, bouche… L’inscrire dans la fable, en faire un personnage de l’intrigue. Comme si tout se tenait là : dans la main qui se sépare du corps par l’écrit. Et le froid. »

La poésie entière est préposition, Claude Royet-Journoud, Éric Pesty Éditeur, 2007, pp.12-13.

Auteur :

Claude Royet-Journoud est un poète français né à Lyon en 1941. Il vit à Paris. Dès 1963, il commence une activité éditoriale liée au support revue avec la création de Siècle à mains qu’il cofonde et codirige avec Anne-Marie Albiach et Michel Couturier. Tout au long de son parcours littéraire, il restera lié à ce support et aux expériences qu’il permet. C’est ainsi qu’en 1973, il crée une nouvelle revue : llanfairpwllgwyngyllgogerrychwyrndrobwlllantysiliogogogoch, revue au titre improbable, à l’énonciation impossible, en retrait de toute articulation. À llanfair, comme il la surnomme, succèderont les revues A (en référence au poète objectiviste Louis Zukofsky), L’In-plano (ainsi nommée car le format de la revue était une seule feuille, recto-verso. En 2002, les Editions Al Dante reprendront en seul volume les 80 numéros de L’In-plano) et Zuk (ici encore, il s’agit d’un hommage à Louis Zukosfky). Ouvrages : Le Renversement, Gallimard, 1972. La Notion d’obstacle, Gallimard, 1978. Les objets contiennent l’infini, Gallimard, 1983 (réédition 1990 et 2002). Les Natures indivisibles, Gallimard, 1997. L’In-Plano, 2002, Al Dante. La Poésie entière est préposition, 2007, Eric Pesty Editeur. Théorie des prépositions, 2007, P.O.L. Kardia, 2009, Eric Pesty Editeur.

Liens :

Présentation du livre sur le site de son éditeur Éric Pesty

Royet-Journoud : Un métier d’ignorance, présentation et extrait de l’ouvrage par François Bon sur Remue.net

Présentation de Claude Royet-Journoud sur Poezibao

chronique sur Théorie des prépositions de Claude Royet-Journoud sur Libr-Critique

Présentation du livre par Laure Limongi sur son site Rouge Larsen Rose

Entretien sur la lecture avec le poète et pièce sonore pour mélico : mémoire de la librairie contemporaine

Bibliographie sur le site de l’encyclopédie en ligne Wikipédia


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