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Série photographique à Coaraze

On sait très bien pourquoi on a pris cette photo, le cadre, la lumière, on s’est légèrement baissé pour que l’eau de la piscine accapare plus de la moitié de l’image et reflète le ciel avec son nuage esseulé, et projette sur l’eau d’un bleu liquide les branches des oliviers alentour.

Fête au village de Coaraze

Les probabilités de rencontres et de collisions sont devenues quasiment infinies.

Je ne suis jamais seul avec mes livres, avec la musique que j’ai choisi d’écouter, avec mon polylogue intérieur.

Oeuvre de Pierre Descamps pour Coaraze à ciel ouvert

En 1969, l’année de ma naissance, quatre artistes du groupe Supports/Surfaces, Daniel Dezeuze, Patrick Saytour, Bernard Pagès, Claude Viallat, choisissent d’investir l’espace public de Coaraze, petite ville de l’arrière-pays niçois, pour y présenter leurs travaux. C’est une des premières fois en France que des œuvres d’art quittent les lieux généralement dévolus à leur présentation pour occuper un espace ouvert à la circulation de tous. Coaraze a choisi cette année de réitérer l’événement et de solliciter à nouveau quatre jeunes artistes. C’est ainsi que Pierre Descamps, Frédérique Nalbandian, Émilie Perotto et Xavier Theunis ont répondu à l’appel et choisi, à leur tour, d’« occuper le terrain ». Les œuvres, insérées sur un parcours allant de la place Sainte-Catherine, à l’entrée du village, jusqu’à la place du Château.

D’or au lézard montant d’azur à la queue rompue en pointe.

Concert Mozart au centre du village, sous l’église, de nuit, avec des musiciens venus de Nice. Un habitant a oublié l’événement ce soir-là, il allume en plein concert la radio dans son appartement, fenêtres grandes ouvertes. Le concert doit s’arrêter après le premier mouvement, et tout le public se met à scande en chœur, le nom de l’importun : Alex, Alex !... La maire du village se déplace et rappelle directement à son administré la présence d’un concert sous ses fenêtres. Cinq minutes après, silence revenu sur la place du village, la maire se rassoit à sa place. Le chef d’orchestre jette un regard à l’horloge de l’église, avant de commencer le deuxième mouvement de sa Symphonie.

Motif des restanques qui organisent le paysage en « murs de pierre sèche » et « terrasses » qui sont autant de butées et de degrés pour le regard et pour le corps, au fur et à mesure que l’on monte vers le sommet de la colline (et sa « cime de roche » qui est aussi le seuil du voir). Le soir, alors que les enfants sont raccompagnés en voiture, nous cheminons à travers les restanques, en empruntant dans la nuit les escaliers qui coupent littéralement la route en épingle à cheveux. Nos pas confiants dans ceux de Magali qui a passé là son enfance et qui en connaît les moindres recoins, les accidents et les circonstances qui nous freinent, nous arrêtent ou nous permettent de poursuivre notre avancée en aveugle, un peu ivre de vin, de musique et du chant des cigales.

Retrouver des sensations oubliées, enfouies, des exaltations, des émerveillements d’enfance.


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