Dans le visage de cette jeune inconnue, masque d’adolescente aux yeux clos, dont on n’apprit jamais ce qui, du suicide, du meurtre ou de l’accident, l’avait précipité dans les eaux du canal de l’Ourcq, avant qu’on retrouve son cadavre flottant dans la Seine, les nombreuses copies du masque réalisées à l’initiative du médecin légiste qui fut frappé par (...)
Le visage et ses distances nécessaires. Faire bonne mesure. Limite de discrétion. Dans les banques et certains magasins, ces marques signalétiques au sol qui délimitent une zone à ne pas dépasser, ne pas franchir. Au-delà de cette limite votre proximité devient suspecte, gênante, cette intrusion peut troubler, interférer dans la bonne marche de notre (...)
Ce qui était le privilège de quelques agences de presse, communiquer en temps réel une photo à distance, s’est popularisé dès que la photographie est devenue connectée. Cette métamorphose s’explique par une définition toujours plus grande de l’image, l’accroissement de la capacité des serveurs, l’alliance du mobile et des outils de communication, (...)
Tu ne souhaitais pas te rendre à cette soirée, j’ai insisté pour que tu acceptes. Il y avait beaucoup de monde, chacun était venu accompagné de ses amis et ses connaissances, le nombre des convives bien trop grand pour permettre à chacun de discuter et d’échanger avec les autres. Le volume de la musique monté au maximum empêchant toute discussion. Bien (...)
Je croyais avoir totalement oublié ce jeu puéril que l’on trouvait dans certains magazines que l’on achetait aux enfants pour les distraire pendant un long trajet en train, au moment des départs en vacances ; plus tard ce serait un livre d’Agatha Christie, dans la collection Le Masque à la couverture jaune si particulière ; ce jeu qui consistait à (...)
Ce texte a été écrit à partir de la série photographique d’Agathe Lippa : Ombres urbaines.
C’est comme cela que nous nous sommes rencontrés, dans ces circonstances précises, sur un quai de métro, je marchais derrière toi à quelques mètres en retrait, à bonne distance pour te voir et en même temps ne pas être visible, je n’étais pas sûr de t’avoir reconnue (...)
Tu allumes une cigarette, tu ne fumes pas souvent mais lorsqu’il y a des amis à la maison, au restaurant après un agréable repas accompagné de bons vins, un café appelle une cigarette, à chaque fois que tu en allumes une je suis surpris, je n’ai pas l’habitude car je ne fume pas, ce geste me paraît toujours incongru, artificiel, un geste (...)
La lumière brûle tes cheveux, en blanchit abrasive les boucles blondes. Sur la pointe des pieds, tu tentes de t’approcher du miroir, te penches pour observer un détail de ton visage, le grain de ta peau, une rougeur peut-être, la clarté du soleil te surprend et suspend ton regard, en t’éblouissant. Tu fermes les yeux pour ne pas t’aveugler. Paupières (...)
Rien ne distingue les souvenirs des autres moments : ce n’est que plus tard qu’ils se font reconnaître, à leur cicatrice.
La jetée, Chris Marker
Café. Bruits de tasses en faïence qui s’entrechoquent. La vapeur du percolateur qui efface un temps bref toutes les conversations, leur brouhaha, en signe d’improbation. Invitation au départ comme un (...)
Le roulis des wagons du train, bercé par la vitesse constante, la monotonie des images qui défilent derrière la vitre, du mal à les fixer, la chaleur ambiante, étouffante, le bruit par toutes les fenêtres ouvertes pour laisser entrer l’air, tout nous invite à somnoler, les yeux deviennent lourds, il faut les fermer, et l’on s’endort rapidement.
Les (...)