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Au lieu de se souvenir

Chaque jour, un film d’une minute environ, chaque lundi, la compilation du journal vidéo de la semaine précédente, et le texte qui s’écrit en creux.

« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».

Jorge Borges, Fictions

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Si je me penche, je découvre le suave et l’amer. J’y entends ma voix, mes failles, et mes parenthèses. Par accident, surpris par cette juxtaposition heureuse de ces nuits sans nuits. Sans sommeil.

Quelle heure est-il ? Dans la nuit montent et s’élancent les insectes sonores. C’est une déclaration d’intention, une extase essoufflée, les faveurs sonores d’un retard assuré, à venir. Il est mon heure.

On entend majuscules et minuscules. Signes secrets. C’est quelque chose d’autre qui introduit un ordre parmi eux. Tendus entre les pôles du désordre et de l’ordre. C’est dans la circulation des images que leur assemblage opère. Sous l’influence du même genre conjugué en dehors des normes.

La vitesse nous dépasse. La vitesse nous affole. Elle nous grise et nous fait perdre la tête. Autres temps, autre crise. La dernière revient c’est encore la première. Pas d’accalmie en vue.

Nous ne trouvons souvent que ce que nous cherchons. Corps magnétique dans ces gestes infiniment inclinés que les sens travaillent sous cette caresse, qu’ils tirent du mystère et de l’obscur. Les choses se font et se défont. Elles ne sont pas un vide à remplir, mais une substance à démêler pour se rendre mobile. C’est moi, c’est vous et les heures.

Le corps tenant debout, malgré l’incertitude de l’heure, s’y enfonçant d’un désir sans retour. La fuite évoque cette culpabilité. Parfois il faut savoir écouter les autres pour parvenir à leur parler, attirer leur attention. Se faire entendre comme on dit se faire désirer.

Le présent est notre endroit, notre domicile. La fuite est une course contre le temps, à la vitesse de la lumière. Nous cherchons des indices, des signes. Un soleil inclinant infime et sans forme dans un ultime frisson.


LIMINAIRE le 19/04/2024 : un site composé, rédigé et publié par Pierre Ménard avec SPIP depuis 2004. Dépôt légal BNF : ISSN 2267-1153
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